;-) clin d'oeil en rébus aux anciens apothicaires
A la manière d'un Mémento, ce Blog rassemble pour mon usage personnel, des Informations, des Liens, des Actualités, des Rappels réglementaires et des Remarques personnelles. Mais comme cet ensemble didactique rapide peut aussi être utile à d'autres pharmaciens d'officine, je le laisse en ligne afin qu'il soit consultable. Et je remercie dès maintenant les éventuels lecteurs qui laisseront des commentaires et leurs remarques pour me permettre de faire les mises à jour nécessaires, les améliorations et les corrections souhaitables.

vendredi, juillet 31, 2009

Smart Care

Packaging by Little Fury for Help Shop. The packaging defines the problem and provides a fun, portable solution.Via Lovely Package.
Emballage éducatif,
très intéressant et très smart!

dimanche, juillet 26, 2009

L'agence Éprus (Établissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires)

Des faiblesses dans la gestion des stocks de médicaments - Marielle Court Le Figaro 22/07/200
Éprus, l'établissement chargé de gérer les réserves de masques et de médicaments en cas de menace sanitaire grave, est mis en cause.
En cas de pandémie française du
H1N1 à l'automne, l'agence Éprus (Établissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires) connaîtra son baptême du feu. Et cela ne sera pas sans risque. Cet établissement a été créé en 2007 afin de pallier les défaillances rencontrées auparavant par le ministère de la Santé dans la gestion des stocks de produits de santé. Mais, «deux ans après sa mise en place, il n'a pas relevé les nombreux défis auxquels il est confronté», assure Jean-Jacques Jégou (sénateur Union centriste du Val-de-Marne) dans un rapport présenté mercredi matin.
Bien que Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, eût précisé que la création de l'Éprus ne serait pas la création d'une «énième» agence, «il s'inscrit bien dans le mouvement de prolifération des structures dans le domaine sanitaire», précise l'élu. Mais, surtout, il soulève des points qui, s'il y a crise, pourraient se transformer en problèmes. Jean-Jacques Jégou dénonce tout d'abord le «caractère rudimentaire de l'outil informatique», qui permet de gérer les stocks : 33 millions d'antiviraux, un milliard de masques chirurgicaux pour les malades et 537 millions de masques plus sophistiqués destinés aux professionnels de santé, et enfin,
94 millions de doses de vaccins attendues entre octobre et janvier. Parmi les difficultés recensées, Jean-Jacques Jegou ajoute les 72 sites de stockage (prestataires privés, établissements publics de santé, ministère de la Défense) ayant «des conditions de conservation hétérogènes».
Produits périmés
«Les procédures d'allongement des dates de validité des produits soulèvent également des incertitudes juridiques», précise encore l'auteur du rapport. C'est le cas notamment pour les masques les plus performants qui ont des dates de péremption. Plus de la moitié du stock «présente une date de validité dépassée», mais conserverait son efficacité. «Ce constat soulève des incertitudes juridiques… Soit ces masques sont efficaces et peuvent être distribués, soit ils doivent être détruits », souligne le sénateur. Jean-Jacques Jégou propose des améliorations et estime «qu'un bilan de l'action devra être dressé une fois le risque pandémique passé» afin notamment d'apprécier «la valeur ajoutée» apportée par la création de l'Éprus.

jeudi, juillet 16, 2009

Consommation

Médicaments : des milliards d'euros gaspillés
Marie-Josée Nantel
Le Figaro du 15/07/2009
En France, des quantités énormes de médicaments finissent à la poubelle. Le conditionnement inadapté et la mauvaise observance des traitements sont notamment en cause.

Chaque Français a absorbé en 2006 pour 504 € de médicaments, soit 40 % de plus que ses voisins européens. Un record. Il est vrai que le système de remboursement par la carte Vitale n'incite pas aux économies, car ni le médecin, ni le pharmacien, ni le patient n'ont le sentiment que quelqu'un paie la facture. Surtout, beaucoup de ces remèdes traînent dans les armoires à pharmacie : pastilles contre les brûlures d'estomac, cachets contre l'insomnie, antidépresseurs pour les coups durs… Ou finissent à la poubelle. Ces médicaments prescrits, remboursés et non consommés «pourraient coûter à la France des milliards d'euros chaque année», selon les déclarations récentes d'un responsable de la Direction générale de la santé.
Pour Patrice Devillers, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officines (USPO), ce grand gaspillage national est dû à la mauvaise observance des traitements prescrits. «Au bout de quelques jours, les patients se sentent mieux et arrêtent de prendre les médicaments parce qu'ils se croient guéris», déplore-t-il.
Le conditionnement est le second facteur de perte. En France, tout pharmacien est tenu de délivrer le conditionnement le plus économique en fonction de l'ordonnance, mais cette obligation est souvent difficile à respecter. «Ce qui m'inquiète, c'est que les laboratoires pharmaceutiques sortent des boîtes grand modèle pour des traitements de courte durée», souligne le président de l'USPO, sans pour autant prôner les ventes à l'unité comme au Royaume-Uni.
«Le déconditionnement des médicaments serait une révolution en France», ajoute-t-il. Et il y a fort à parier qu'elle ne viendra pas de l'industrie, laquelle se taille la part du lion. Sur le prix total d'un ­médicament remboursable, 67,6 % reviennent à son fabricant contre 2,5 % pour le grossiste, 23,3 % pour le pharmacien et 6,6 % pour l'État. En 2008, les compagnies pharmaceutiques ont ainsi récolté plus de 30 milliards d'euros en France, ­premier marché d'Europe.
Prescrire raisonnablement
Pour le professeur François Chast, chef du service de pharmacie et de toxicologie de l'Hôtel-Dieu à Paris, la généralisation du tiers payant, l'absence de ticket modérateur et d'avance des frais n'incitent pas à la modération. «Il faudrait responsabiliser les malades pour chaque comprimé qu'ils prennent», suggère-t-il. Encore faudrait-il prescrire raisonnablement, ce qui n'est pas toujours le cas. Selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) de novembre 2007, les prescriptions médicales excèdent les normes de 30 à 70 %. En outre, 13 % des patients demandent le rajout de médicaments sur leur ordonnance.
La Commission des affaires culturelles, familiales et sociales a reconnu récemment devant l'Assemblée nationale que «la prescription médicale en France est une facilité». Selon les entreprises du médicament (Leem) 90 % des consultations médicales se concluent par une ordonnance, contre 43 % aux Pays-Bas. L'association
UFC-Que choisir estime qu'entre 2002 et 2006, la Sécurité sociale aurait pu économiser plus d'un milliard d'euros si les prescriptions de médicaments en ville avaient été plus rationnelles. La Commission a également souligné que les médecins manquent de formation. Les labos l'ont bien compris : ils consacrent chaque année 25 000 euros par médecin généraliste pour faire la promotion de leurs produits par le biais de visites médicales.
Recyclage et bonne conscience
Ainsi, selon le rapport de l'Igas, près d'un médicament remboursé sur deux ne serait pas consommé. Or, en 2007, les remboursements ont coûté plus de 21 milliards d'euros à la Caisse nationale d'assurance-maladie, soit 2 % du PIB français. Toutefois, les catégories de médicaments non consommés ne sont pas précisées et l'observance des traitements n'a pas été mesurée à l'échelle nationale. Le ministère de la Santé ne connaît donc pas le coût exact de ce gaspillage.
Si le président de l'Ordre national des pharmaciens, Jean Parrot, refuse d'avancer un chiffre, du côté de l'Uspo, Patrice Devillers évalue le coût de ce gaspillage à «deux ou trois milliards» par an. Selon une enquête d'opinion commandée par Cyclamed, trois Français sur quatre affirment retourner leurs médicaments non utilisés (MNU) à la pharmacie, mais seulement 57 % déclarent le faire de façon systématique. Dans les faits, ce sont plutôt 6 % des MNU qui aboutissent au recyclage, selon l'enquête de l'Igas. Et si depuis sa création, Cyclamed donnait ­bonne conscience aux Français en pratiquant la redistribution humanitaire des médicaments, un amendement de l'Assemblée nationale a mis fin à cette pratique depuis le début de l'année. Désormais, les MNU en France sont incinérés, ce qui rend peut-être le gaspillage encore plus difficile à avaler que des petites pilules.

dimanche, juillet 12, 2009

MNU : collecte obligatoire pour les officinaux

Le Quotidien du Pharmacien, 22 juin 2009.
"Le décret du 17 juin 2009 concernant les obligations relatives à la gestion des médicaments non utilisés (MNU) est paru au « Journal officiel » du 19 juin. Il rappelle que les pharmacies d'officine et les pharmacies à usage interne ont l'obligation de les collecter gratuitement dans des réceptacles adaptés fournis par les exploitants qui en assurent également l'enlèvement, le regroupement, le tri, le transport et la destruction par incinération. Ces exploitants, qui doivent être titulaires d'un agrément pour effectuer ces différentes opérations, peuvent néanmoins confier la remise des réceptacles et le transport aux grossistes-répartiteurs.
Les pharmaciens qui refuseraient la collecte ou la gratuité de l'acte pour les MNU, y compris ceux classés comme des stupéfiants, encourent des contraventions de 4° classe"

jeudi, juillet 09, 2009

Comment réagir en cas de morsure de serpent

J'ai récemment eu l'occasion d'être questionné sur sujet. J'avoue avoir été un peu limité sur le sujet... trop habitué à vivre en ville sans doute! Il fallait faire le point.
Ce que j'ai lu sur http://www.univadis.fr/medical_and_more/fr du 2009-06-30, m'en donne l'ocasion. Les Mesures d'urgence en cas de morsures de serpent présentées sur le site du Centre suisse d'information toxicologique (CSIT) est intéressant ainsi que les précisions retrouvées à propos de la vipère péliade (Vipera berus) sur le site du Centre antipoison belge. J'ai apprécié aussi le site de carevox.fr avec des informations plus larges pour le voyageur. Je vais les utiliser pour faire une petite fiche technique.
Il faut d'abord rappeler les précautions de bon sens qui sont à privilégier par les promeneurs :
- Faire du bruit en marchant pour éloigner les vipères qui sont peureuses et ne sont agressives que si elles sont surprises.
- Portez des chaussures fermées, des chaussettes et des pantalons longs pour aller marcher dans les domaines rocailleux des vipères.
- Regardez où l'on met ses pieds et son séant!
~~~
Hormis le seul risque grave du choc anaphylactique, une morsure de serpent n'est pas hautement mortelle. La toxicité du venin est dose-dépendante. Plus de 50 % des victimes de morsure de vipère ne présentent que des symptômes locaux. Une envenimation modérée à sévère se produit dans environ 30 % des cas.
En France métropolitaine, les vipères seules sont dangereuses. Leurs morsures douleureuses peuvent provoquer des nausées, des vomissements, des maux de tête, des troubles de la vision, des sensations de faiblesse ou d'engourdissement au niveau des membres. Le principe de base est de tout faire pour ralentir la diffusion du venin. Ces symptômes peuvent être amplifiés par l'angoisse. La douleur n’est en aucun cas un facteur de gravité. En revanche, l’importance de l’œdème local idonne une bonne indication de la gravité de l’envenimation.
Tout ce qu’il faut faire :
1 - rassurer la victime bléssée car même en l'absence de soins immédiats, il n'y a pas ou très peu de risques mortels.
2 - l'allonger pour limiter le plus possible la diffusion du venin (position latérale de sécurité en cas de perte connaissance).
3 - nettoyer à l'eau et au savon, puis de désinfecter avec un antiseptique (pas avec de l'alcool).
4 - rafraîchir avec de la glace, mise dans un sac plastique couvert d’un linge (anti-inflammatoire et antalgique),
5 - contacter les services médicaux d'urgences et signaler l'endroit et les circonstances de la morsure, le type du serpent, l'heure de la morsure et la description des symptômes.
6 - L'utilisation d'un Aspivenin®, s'il est inutile en cas de morsure profonde, n’est pas dangereux et surtout permet de rassurer la victime...
Il ne faut pas :
- Céder à la panique,
- Courir (ce qui augmente la fréquence cardiaque),
- Poser de garrot,
- Sucer la morsure (rougeurs + marque des deux crochets),
- Inciser la plaie qui favorise la diffusion du venin,
- Injectez un sérum antivenimeux
Les venins des vipéridés européennes sont constitués d'un mélange de protéines ayant une activité enzymatique. Le pic de distribution plasmatique du venin est atteint entre 30 minutes et 4 heures. Le temps de demi-vie du venin est de 8 heures. Les polypeptides sont des enzymes protéolytiques: hydrolase peptidique, hyaluronidase, phospholipase A2, phosphodiestérase, oxydase d’acide L-aminé. L’activité protéolytique de ces enzymes est à l’origine des lésions tissulaires, capillaires et de la coagulopathie, observées après les envenimations. La hyaluronidase permet la dispersion du venin dans les tissus sous-cutanés. Les enzymes induisent la libération d’histamine, de bradykinine, des prostaglandines et de sérotonine qui provoquent les lésions locales les plus fréquement observées. Des troubles gastro-intestinaux peuvent survenir 30 minutes à quelques heures après la morsure. Les symptômes plus étendus éventuels, cardiovasculaires et respiratoires, sont plus tardifs. Les réactions anaphylactiques sont rares. Les troubles de la coagulation sont exceptionnelles et les plus graves comme les réactions neurotoxiques que l'on observe avec les vipères du Sud de l’Europe.
Degré de gravité de l’envenimation. Grade / Envenimation / Symptomatologie

0 /Absente /Marque de crochets Pas d’œdème ni de réaction locale
1 /Minime /Œdème local Pas de signes généraux
2 /Modérée /Œdème régional et /ou Signes généraux peu intenses (hypotension passagère, vomissements, diarrhée …)
3 /Grave /Œdème extensif atteignant le tronc et /ou Signes généraux sévères (hypotension prolongée, choc, hémorragies …)

En France, l'immunothérapie antivipérine, reservée à l’hôpital sous le nom de Viperfav®, est composée de fragments purifiés d’anticorps actifs contre les venins de Vipera aspis, Vipera berus et Vipera ammodytes.

mercredi, juillet 01, 2009

Baclofène

Vieux médicament pas cher, génériqué depuis 1997, le baclofène n'intéresse pas l'industrie pharmaceutique. La seule solution pour étudier son intérêt dans l'indication du sevrage alcoolique était donc d'obtenir des fonds publics. C'est fait. Fin mai, un projet d'essai clinique présenté par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été retenu par le ministère de la santé dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC).
La publication du livre du professeur Ameisen n'y est pas étrangère. " On demandait depuis trois ans la réalisation de cet essai ", explique le professeur Michel Reynaud du service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse à Villejuif, l'un des responsables scientifiques de l'essai. Lancée dans quelques mois à l'issue du recrutement de 210 patients alcoolo-dépendants, cette étude consiste à mesurer l'efficacité du baclofène (à la posologie de 90 mg par jour) en plaçant 105 malades sous traitement et 105 sous placebo, et à comparer les résultats obtenus dans l'aide au maintien de l'abstinence. Tous les patients seront suivis durant quatorze semaines et bénéficieront par ailleurs d'une prise en charge psychosociale. Les premiers résultats devraient être publiés d'ici à deux ans. En France plus d'un million de personnes sont dépendantes à l'alcool, et, chaque année, environ 35 000 décès sont imputables à la maladie alcoolique, c'est pourquoi ces résultats sont particulièrement attendus.
" Tout concourt à ne pas s'intéresser à des médicaments anciens et c'est dommage ", souligne le professeur Michel Detilleux, investigateur et coordinateur de l'essai. Pour l'heure, les recherches expérimentales menées sur le rat sont prometteuses pour le bacolfène et suggèrent une relation dose-effet importante. Cette molécule pourrait aussi avoir une utilité dans d'autres addictions (tabagisme, boulimie, dépendance à l'héroïne ou à la cocaïne).
" Cet essai clinique est voué à l'échec, peste le docteur Ameisen, à cause de l'insuffisance de la dose utilisée. " Le professeur Detilleux, reconnaît qu'il existe " un risque de résultat faussement négatif " et qu'" il faudra avoir le courage de dire que c'est peut-être à cause des doses utilisées ". Mais, ajoute-t-il, " d'un point de vue méthodologique, il est prématuré de faire un essai plus complexe, il nous faut d'abord une base solide, même si je suis convaincu que la posologie doit être individualisée ". Si l'expérience du professeur Ameisen " est une source d'inspiration thérapeutique respectable ", estime le professeur Detilleux, il faut désormais " sortir de l'impression et être scientifique ", résume le professeur Reynaud.
S. Bl.
© Le Monde 2 juillet 2009