;-) clin d'oeil en rébus aux anciens apothicaires
A la manière d'un Mémento, ce Blog rassemble pour mon usage personnel, des Informations, des Liens, des Actualités, des Rappels réglementaires et des Remarques personnelles. Mais comme cet ensemble didactique rapide peut aussi être utile à d'autres pharmaciens d'officine, je le laisse en ligne afin qu'il soit consultable. Et je remercie dès maintenant les éventuels lecteurs qui laisseront des commentaires et leurs remarques pour me permettre de faire les mises à jour nécessaires, les améliorations et les corrections souhaitables.

jeudi, décembre 29, 2011

Hors-A.M.M.

Loi sur les médicaments : les nouvelles règles du jeu
Par Yves Mamou - Le Figaro du 28/12/2011
Les prescriptions hors autorisation de mise sur le marché (AMM) vont être strictement encadrées.
Peut-on prescrire des médicaments pour d'autres pathologies que celles pour lesquelles ils ont reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM)? La question est importante. D'un côté, les médecins qui recourent à cette pratique sont menacés de sanction mais, de l'autre, ces prescriptions controversées peuvent ouvrir la voie à de nouveaux usages de ces médicaments. D'où le risque, en légiférant, de restreindre les découvertes thérapeutiques: un écueil que la récente loi sur le contrôle des médicaments semble avoir évité.
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a informé récemment les médecins que le Rivotril ne pourra désormais être prescrit dans une autre indication que l'épilepsie uniquement par les neurologues et les pédiatres sur ordonnance sécurisée. Or, des praticiens l'utilisaient régulièrement pour ses capacités sédatives et anxiolytiques...
Depuis l'affaire du Mediator, où il a été établi que des centaines de personnes sont mortes pour avoir consommé un antidiabétique comme un coupe-faim, le droit des médecins de prescrire un médicament hors AMM est sur la sellette. Cette pratique représente 15% à 20 % des prescriptions de médicaments remboursés. Elle peut atteindre 80 % des ordonnances en pédiatrie, oncologie, gériatrie, psychiatrie et quasiment 100 % dans les maladies rares. Les prescriptions hors AMM portent sur la posologie, la durée du traitement, la population concernée (enfants) ou l'indication. Par exemple, le Baclofène utilisé à raison de 8 comprimés jour contre la sclérose en plaques est prescrit hors AMM à 18 comprimés quotidiens pour aider au sevrage alcoolique.
Liberté de prescription
Les causes de ces prescriptions hors du champ de l'autorisation sont multiples: absence d'alternative thérapeutique, évolution des connaissances, demande de confort du patient, autoprotection du médecin contre un risque généré par un autre médicament… Jean-François Bergman, professeur de thérapeutique à l'hôpital Lariboisière, à Paris, fait valoir que le hors-AMM représente un outil de soin quotidien. «Un fumeur un peu enveloppé, âgé de 50 ans, et victime d'un infarctus doit se voir prescrire des statines. Et pourtant, cette prescription est hors AMM pour la plupart des statines sur le marché.» Il ajoute que le hors-AMM recouvre une telle variété de situations que seule «la formation professionnelle continue des médecins sera en mesure de réduire les dérives».
La lutte contre ces dernières passera ainsi par une plus grande responsabilisation du médecin. La nouvelle loi confirme la liberté de prescription du médecin mais fait du droit du patient à l'information un contrepoids. Le premier devra expliquer au second que sa «prescription pharmaceutique n'est pas conforme à l'autorisation de mise sur le marché», qu'il n'existe pas d'«alternative médicamenteuse appropriée» et préciser «les risques et bénéfices susceptibles d'être apportés par le médicament». En outre, le médecin devra mentionner «prescription hors AMM» (autrement dit «non remboursable» sur l'ordonnance - ce qu'il ne faisait jamais auparavant) - et motiver sa prescription dans le dossier médical du patient. S'il ne respectait pas ces nouvelles dispositions, sa responsabilité civile et pénale serait engagée.
Le texte de loi a été clairement pensé pour réduire les dépenses en médicaments de l'Assurance-maladie sans pour autant brider l'innovation thérapeutique. Ainsi, dès qu'une prescription hors AMM paraîtra conforme à l'évolution des connaissances, l'Afssaps pourra édicter une recommandation temporaire d'utilisation (RTU). À l'instar des autorisations temporaires d'utilisation (ATU) des milieux hospitaliers, ces RTU légitimeront les pratiques des médecins de ville et autoriseront le remboursement du patient par l'Assurance-maladie.
Pas de géant dans la connaissance du patient
Mieux, le laboratoire propriétaire de la molécule se verra demander de financer de nouveaux essais cliniques qui donneront lieu - ou pas - à une extension de l'AMM initiale. Pour les molécules tombées dans le domaine public, les essais cliniques pourront être financés sur fonds publics.
Le Pr Hubert Allemand, médecin- conseil national de Cnam, pointe avec plaisir l'article 20 de la nouvelle loi qui «fait obligation aux laboratoires de surveiller l'usage qui est fait de leur médicament». Dès qu'une pratique hors AMM sera constatée, les laboratoires devront informer l'Afssaps, qui édictera ou non une RTU. Le Pr Allemand se garde bien de chiffrer les économies attendues pour l'Assurance-maladie.
En revanche, la Cnam est en passe d'accomplir un pas de géant dans la connaissance du patient. Elle qui remboursait jusqu'à présent en aveugle les prescriptions pourra deviner les maladies soignées rien qu'à la lecture des ordonnances. Une forme du secret médical a vécu.

mercredi, décembre 07, 2011

Les règles à respecter en matière de concurrence à l'officine (DGCCRF)

12/10/11
(UTIP FPC)

Les règles à respecter en matière de concurrence à l'officine (DGCCRF)

Avec 3000 agents répartis sur l'ensemble du territoire, la Direction Générale du Commerce, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) dispose d'un réseau de surveillance organisé des commerces et des entreprises. Leurs rôles sont de permettre le libre jeu de la concurrence, veiller à la qualité et à la sécurité des produits distribués et protéger les intérêts économiques du consommateur.

La vocation de la DGCCRF se veut d'être pédagogique et non répressive. En effet, il est fréquent d'avoir un rappel de la réglementation pour mise aux normes avant sanction. Néanmoins, voici un rappel des différentes règles à respecter à l'officine afin d'aborder un éventuel contrôle dans de bonnes conditions.

Quelles sont les pratiques commerciales à respecter à l'officine ?

Lors d'un contrôle à l'officine par la DGCCRF, voici les points qui seront vérifiés :

  • tout d'abord la DGCCRF s'assurera du fait que vous ne revendiez pas à perte les produits dont le prix de vente est libre. En effet, l'article L442-4 du Code du Commerce sanctionne le commerçant qui revend ou annonce la revente « d'un produit en l'état à un prix inférieur à son prix d'achat ».
  • d'autre part les « agents de Bercy », autrement dit les agents de contrôle de la DGCCRF, vérifieront vos pratiques en matière de réductions de prix (promotions...). Effectivement les produits concernés par de telles ristournes doivent être munis d'une étiquette indiquant le prix réduit proposé mais également le prix de référence. Attention, le prix de référence est le prix le plus bas pratiqué dans votre officine au cours des 30 derniers jours précédant cette offre promotionnelle. Vous devez d'ailleurs être en mesure de justifier auprès de la DGCCRF ce prix de référence par des bons de commande, tickets de caisse, notes...
  • de plus, et de façon plus stricte, la DGCCRF contrôlera un point essentiel, à savoir le respect des marges pratiquées dans la vente des médicaments remboursables. En effet, selon l'article L138-9 du Code de la Sécurité Sociale, sachez que les « remises, ristournes et avantages commerciaux et financiers de toute nature (y compris les rémunérations de services comme les contrats de coopération commerciale) accordés par un fournisseur de médicaments remboursables doivent être inférieurs ou égaux, par année civile et par ligne de spécialités, à 2.5% du Prix Fabricant Hors Taxe (PFHT) de ces produits. Ce plafond est poussé à 17% pour les génériques et les médicaments soumis à TFR (Tarif Forfaitaire de Responsabilité).
    Attention, n'oubliez pas que depuis le 05/01/2008, les marges « arrière » sont interdites par la loi. La DGCCRF vérifiera également le respect du délai légal de paiement des fournisseurs (loi de modernisation de l'économie du 04/08/2008).

Enfin, sachez qu'il est anticoncurrentiel de proposer ristournes, offres et autres avantages à tout assuré ou structure médicale concernant la fourniture de produits pharmaceutiques. Ainsi, l'article 377-2 du Code de la Sécurité Sociale sanctionne toute officine qui tente par un moyen quelconque, d'attirer ou de retenir ces mêmes assurés.
De même, il est considéré par la DGCCRF comme « entrave à la concurrence » le fait de boycotter un fournisseur, par exemple suite au mot d'ordre d'une association professionnelle, ou encore de pratiquer des ententes entre confrères ou tout abus de position dominante, ce qui pourrait fausser le fonctionnement du marché.

Quels sont les points à respecter en matière d'affichage à l'officine ?

Tout d'abord, comme le stipule l'arrêté du 26/03/2003, il existe un certain nombre de règles qui doivent être appliquées concernant l'affichage des prix des médicaments non remboursables, à savoir :

  • vous devez disposer d'un « catalogue comportant les prix des médicaments non remboursables soumis à prescription médicale obligatoire » qui sont en stock à l'officine. Ce catalogue peut être sous format papier ou électronique, le plus simple et le plus sobre possible (éviter les couleurs, symboles, signes distinctifs qui pourraient être considérés comme une incitation à la consommation), mais doit surtout pouvoir être consulté par tous à tout moment. Vous devrez le mettre à jour au moins une fois par mois. Sachez que selon l'article 5 de cet arrêté, la page de titre doit comporter les éléments suivants :
  • la mention « les prix TTC des médicaments non remboursables soumis à prescription médicale obligatoire habituellement détenus dans l'officine » ;
    - la date de la dernière mise à jour ;
    - la mention suivante : « En raison de contraintes d'approvisionnement ou lorsque le médicament n'est pas immédiatement disponible à l'officine, son prix de vente peut exceptionnellement être différent du prix inscrit sur le catalogue. Dans ce cas, le pharmacien vous informe de cette différence de prix avant l'achat. »
  • vous devez apposer une étiquette de prix (TTC) sur le conditionnement des médicaments non remboursables qui ne sont pas exposés dans la surface de vente.
  • le prix TTC des médicaments non remboursables qui sont à la vue du public doit être affiché de façon claire et lisible (privilégiez les gros caractères).
  • selon la réglementation en vigueur, vous êtes dans l'obligation d'afficher dans l'officine de façon visible ceci : « Le prix des médicaments non remboursables est libre. Vous êtes informé des prix pratiqués dans l'officine pour ces médicaments par affichage ou étiquetage et, pour les médicaments non remboursables soumis à prescription médicale obligatoire, par un catalogue librement accessible au public. »

D'autre part, certains points régissent l'étiquetage des produits préemballés vendus à l'officine (denrées alimentaires comme les produits diététiques, de régime, pour nourrissons et enfants en bas-âge et denrées non alimentaires comme les savons de toilette, dentifrices, produits pour le bain, soins de la chevelure, produits pour le rasage, eaux de toilette, lotions d'hygiène corporelle et produits solaires), à savoir que l'étiquette de prix doit présenter :

  • le prix de vente au kilogramme, à l'hectogramme, au décilitre ou au litre ;
  • la quantité nette délivrée ;
  • le prix de vente correspondant.

Pensez à vous adresser directement à la DGCCRF (www.economie.gouv.fr/dgccrf ouwww.dgccrf.bercy.gouv.fr) pour connaître et avoir plus de précisions sur la réglementation en vigueur, disposer de fiches pratiques. Vous pouvez également contacter, au niveau des préfectures du département la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Par contre, pour des aspects de pratique restrictive de concurrence, il vous est conseillé de consulter la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE).
Les syndicats pharmaceutiques informent de façon régulière leurs adhérents des évolutions réglementaires.

Dernier point, sachez que le pharmacien reste également mis à contribution au niveau des alertes à la DGCCRF. En effet, en tant que distributeur, vous êtes dans l'obligation de déclarer tout information relevant de cette instance (par exemple, concernant la sécurité des compléments alimentaires dont 1 dispositif national de vigilance a été mis en place par l'AFFSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) : si la composition n'est pas conforme aux doses nutritionnelles ou physiologiques, vous devez en référer à la DGCCRF).

Quelles sont les sanctions encourues par le pharmacien en cas de non-respect de ces règles ?

En cas de constat d'infraction(s), les agents de la DGCCRF sont susceptibles d'établir un procès verbal. En général, il est dans un premier temps adressé au titulaire de l'officine un rappel de la réglementation en vigueur accompagné de la liste des points à corriger. Ces points seront à nouveau vérifiés lors d'un deuxième passage des contrôleurs de la DGCCRF ; si le titulaire ne s'est pas mis en conformité, il sera sanctionné.
Les sanctions peuvent être de 3750 à 75 000 euros d'amende par infraction constatée, ainsi qu'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 6 mois.

Points à retenir

Toute pharmacie, comme tout autre commerce, est susceptible de faire l'objet de contrôles de la DGCCRF.

La DGCCRF vérifiera que le pharmacien ne revend pas de produit(s) à perte, que les pratiques en matière de promotions sont légales ainsi que le les marges pratiquées dans la vente des médicaments remboursables sont respectées.

Elle s'assurera que l'affichage des prix au sein de l'officine est réglementaire, pour les médicaments non remboursables et les produits préemballés.

Le titulaire doit mettre à disposition de la clientèle un catalogue référençant les prix des médicaments non remboursables, qui doit être mis à jour régulièrement.

Le pharmacien se doit de communiquer à la DGCCRF tout élément suspect relevant de cette instance.

Le titulaire est susceptible d'avoir une amende voire une peine d'emprisonnement par les agents de la DGCCRF.

Le Moniteur des Pharmacies - cahier I- Actualité- n° 2511 du 22/11/2003

Références bibliographiques

1015 UVD 11 F 2574 IN

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jeudi, novembre 17, 2011

Dépigmentation volontaire de la peau : Risques


L'Agence française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) et la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) mettent en garde sur les risques liés à la pratique de dépigmentation volontaire (ou d’éclaircissement) de la peau. Dans ce contexte, l’Afssaps lance une campagne d’information auprès du public.

De nombreuses personnes ont recours à la dépigmentation volontaire pour éclaircir la teinte naturelle de leur peau. Cette pratique repose sur l’usage de médicaments ou de préparations magistrales à fort potentiel éclaircissant détournés de leur indication médicale, de contrefaçons de médicaments ou de produits éclaircissants illicites, contenant le plus souvent des dermocorticoïdes d’activité très forte, de l’hydroquinone, voire des dérivés contenant du mercure. L’incorporation de ces substances est interdite dans les produits cosmétiques éclaircissants de la peau.

Ces produits, présentés sous forme de crèmes, gels, laits corporels ou savons, sont appliqués sur tout le corps seuls ou en association, une ou plusieurs fois par jour, le plus souvent pendant des années.
Ces produits exposent les utilisateurs à des risques pour leur santé. Il s’agit, dans la majorité des cas, de maladies de la peau (infections, acné, vergetures, atrophie, troubles de la pigmentation, etc.). Ces pratiques peuvent également être à l’origine d’un risque accru notamment de diabète et d’hypertension artérielle, de complications rénales et neurologiques. Enfin, cela expose l’enfant à des risques toxiques en cas d’utilisation chez la femme enceinte ou allaitante.

...


Aussi l’Afssaps et la DGCCRF recommandent [1] aux utilisateurs de ne pas avoir recours à la dépigmentation volontaire de la peau qui peut nuire gravement à la santé. En cas de recours à cette pratique, il est nécessaire de consulter un médecin notamment en cas de survenue d’effets indésirables. De plus, il n’est pas recommandé d’utiliser des produits éclaircissants dont l’étiquetage mentionne la présence d’hydroquinone, de corticoïdes et/ou de dérivés mercuriels et des produits éclaircissants et/ou n’est pas compréhensible et/ou ne précise pas le détail de leur composition.
En outre, l’Afssaps rappelle qu’il est dangereux d’utiliser des médicaments et des préparations réalisées par un pharmacien en dehors des prescriptions médicales délivrées pour le traitement d’une maladie de la peau.


Des produits cosmétiques éclaircissants unifiants ou anti-tâches sont autorisés à la vente en France et ne sont pas concernés par cette mise en garde.


...


L’Afssaps rappelle que les professionnels de santé doivent déclarer à l’Agence tout effet indésirable grave survenu après l’utilisation d’un produit éclaircissant de la peau comme pour tout autre produit cosmétique

jeudi, septembre 29, 2011

De plus en plus d'indications pour la coriandre

28/09/11
(JIM)
Dr Jack Breuil


Si vous n'avez jamais entendu parler des propriétés de l'huile essentielle (HE) de coriandre, tel n'est sans doute pas le cas de (tous) vos patients. La coriandre, plante aromatique médicinale reconnue depuis l'antiquité et largement utilisée dans la cuisine méditerranéenne, est en effet prescrite par les adeptes de médecine naturelle pour ses activités digestives et carminatives mais aussi pour soigner des douleurs et crampes, convulsions, nausées diverses... et parfois des problèmes infectieux. Ces dernières propriétés, antifungiques et autres, ont déjà fait l'objet de quelques études publiées jusque dans les meilleures revues médicales. C'est encore le cas aujourd'hui, mais ces nouveaux travaux, plus aboutis, pourraient mener à une reconnaissance explicite de l'intérêt de la coriandre en la matière, et finalement -peut- être- à son utilisation pratique plus large.



Rappel donc, pour débuter, des propriétés anti infectieuses de l'HE de coriandre. Les chercheurs de l' Université de Beira Interior, Portugal, l'ont testée contre une douzaine d'espèces bactériennes potentiellement pathogènes à Gram positif et négatif, dont E coli, salmonelles et staphylocoques, y compris résistant aux antibiotiques, par des techniques classiques de microbiologie en concentrations inhibitrices complétées de cytométrie de flux. D'où il est apparu que l'HE de coriandre exerçait de fortes activités microbicides sur de nombreuses espèces de bactéries, à l'exception cependant de Bacillus cereus ou Enterococcus fæcalis. Le mécanisme en cause, selon les Portugais, serait essentiellement lié à une toxicité sur les membranes bactériennes, avec altération de leur effet barrière et inhibition des processus vitaux induits, respiratoires et autres, aboutissant finalement à la mort cellulaire. Pour les auteurs, c'est clair : les remarquables propriétés anti infectieuses de l'HE de coriandre en font un produit de grand avenir, adapté par exemple au contrôle des toxi infections alimentaires collectives ou des infections nosocomiales.



Faire entrer l'HE de coriandre à l'hôpital ? C'est ce qu'envisagent les auteurs, pour qui elle pourrait être une alternative "naturelle" à certains traitements antibiotiques et une arme contre les bactéries multi résistantes. Un point de vue qu'on pourrait certainement partager, au moins en partie, avec eux. Et ce d'autant plus, d'ailleurs, que quasi simultanément à cette publication dithyrambique en paraissait une autre, réalisée plus au nord de l'Europe à Freiburg, Allemagne. Les auteurs de ce second essai avaient de leur côté testé l'HE de coriandre en en établissant les CMIs pour différentes espèces bactériennes responsables d'infections cutanées ; eux aussi avaient détecté la forte activité du produit, notamment sur des streptocoques pyogènes ou des staphylocoques, résistant ou non à la méticilline. Mais, ne s'arrêtant pas en si bon chemin, ils l'avaient incorporé à des crèmes et en avaient badigeonné une quarantaine de volontaires, pour prouver, avec succès, que leur thérapeutique était aussi bien tolérée qu'efficace. L'HE de coriandre semble incontestablement sur le point de gagner quelques galons médicaux...



Silva F et coll. : Coriander (Coriandrum sativum L.) essential oil : its antibacterial activity and mode of action evaluated by flow cytometry. J Med Microbiol., 2011 ; 60 (Pt10) : 1479-86 Casetti F et coll. : Antimicrobial activity against bacteria with dermatological relevance and skin tolerance of the essential oil from Coriandrum sativum L.fruits. Phytother Res., 2011 ; publication avancée en ligne le 4 août. doi: 10.1002/ptr.3571

mercredi, septembre 21, 2011

RIVOTRIL

--> une ordonnance sécurisée pour les formes orales

Dès le 7 septembre, les formes orales de clonazépam (Rivotril, en solution buvable et en comprimés quadrisécables) doivent être prescrites sur une ordonnance sécurisée, en toutes lettres, sans chevauchement de prescription.

Pour ce médicament assimilé à un stupéfiant, il n'est en revanche pas obligatoire de présenter l'ordonnance dans les trois jours suivant sa date d'établissement pour que le pharmacien puisse délivrer la totalité du traitement. Les formes orales de clonazépam dont la durée maximale de prescription demeure de 12 semaines doivent prochainement subir une nouvelle restriction quant à leur prescription initiale qui devrait être réservée aux neurologues et aux pédiatres.

Journal officiel du 6 septembre 2011

mardi, juillet 12, 2011

LE MéDiCcamenT



L’Afssaps publie un tableau de bord annuel consacré à la présentation et à l’analyse du marché pharmaceutique français, à partir des données dont elle dispose sur les ventes de médicaments. Cette 11e édition intègre l’ensemble des données 2009 et de premiers éléments concernant 2010. Elle introduit également des comparaisons internationales sur la consommation pharmaceutique. Même si la situation peut fortement varier d’une classe à l’autre, la consommation pharmaceutique tend globalement à se stabiliser.


Chaque année, l’Afssaps publie un rapport d’analyse des ventes de médicaments, remboursables ou non, réalisées en officines et dans les hôpitaux, à partir des informations envoyées par les laboratoires. Cette nouvelle édition propose une analyse des ventes de médicaments portant sur la période allant de 1999 à 2009, avec quelques chiffres sur l’année 2010, ce qui permet de dégager des tendances d’évolution du marché.



Le rapport est décomposé en 4 parties : présentation du marché pharmaceutique français, ventes de médicaments par classe thérapeutique, suivies des ventes de médicaments mesurées en nombre de Dose Définie Journalière (DDJ) pour 1000 habitants - critère fixé par l’OMS - et comparaisons internationales sur la consommation de médicaments. Les ventes de médicaments sont présentées en valeur (chiffre d’affaire) et en quantité (nombre d’unités vendues).



Parmi les grandes tendances en 2009, on peut noter les points suivants :







  • en valeur, les ventes de médicaments représentent 27,3 milliards d’euros : 79 % sont réalisées en officines et 21% à l’hôpital ; 92% des ventes en officine concernent des médicaments remboursables ;

  • la croissance du marché pharmaceutique français a été modérée, le chiffre d’affaires réalisé par les spécialités remboursables progresse de 1,8% , celui des spécialités non remboursables n’a augmenté que de 0,4%. Seul le marché hospitalier s’est caractérisé par une progression plus marquée (+ 4,7%) ;

  • les médicaments génériques remboursables progressent et représentent 22,6% des ventes en quantité des spécialités remboursables et 10,4% des ventes en valeur ;

  • les ventes de spécialités remboursables soumises à prescription obligatoire représentent 81,8% du chiffre d’affaires des officines ;

  • en officine, ce sont les antalgiques que les Français achètent le plus fréquemment. Toutefois, les chiffres d’affaires les plus importants sont respectivement réalisés par un antiagrégant plaquettaire, un hypolipidémiant et un antiasthmatique. A l’hôpital, en valeur, les trois premiers médicaments sont des anticancéreux.


En ce qui concerne la consommation internationale, les données montrent que la consommation de médicaments en France reste l’une des plus importantes d’Europe. Selon les classes pharmacologiques, certains écarts paraissent néanmoins s’atténuer au fil des années car les taux de progression sont souvent plus élevés dans les autres pays européens qu’en France.



Les premiers éléments portant sur l’année 2010 semblent confirmer le ralentissement de la croissance du marché pharmaceutique (+0,6% en valeur). En ville, le marché semble stable voire en très léger recul.

lundi, juillet 11, 2011

Un médicament peu onéreux contre le paludisme

Une équipe de scientifiques sénégalais et américains a observé une nette chute de la transmission du paludisme parmi des villageois ayant reçu de l'ivermectine, un médicament peu onéreux utilisé contre l'onchocercose ou cécité des rivières. Deuxième cause infectieuse de perte de la vue dans le monde, l'onchocercose est due à un ver parasite. Des campagnes d'administration gratuite d'ivermectine ont lieu une ou deux fois par an en Afrique. Là où la population avait reçu le médicament deux semaines auparavant, la proportion de moustiques porteurs de l'agent du paludisme, le Plasmodium falciparum, était diminuée de 79 %, tandis qu'une hausse de 246 % s'était produite dans des villages n'ayant pas reçu d'ivermectine.
(Kobylinski et al. in " The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene " de juillet 2011)


mercredi, juin 15, 2011

sites web santé "à consulter en toute sécurité"

Près des 2/3 des Français consultent régulièrement des sites internet, plus ou moins fiables, pour avoir des informations médicales. Parmi les 745 sites français certifiés par la Haute Autorité de santé, France-Soir en présente huit pouvant intéresser le grand public : http://www.cismef.org/ sur toutes les maladies ; www.arcagy.org/infocancer/ sur les cancers ; www.allergienet.com/ sur l'asthme et les différentes allergies ; www.orpha.net/consor/cgi-bin/index.php?lng=FR sur les maladies rares ; www.info-ist.fr/ sur les infections sexuellement transmissibles ; mais aussi www.sparadrap.org/, un site pédagogique pour les enfants et leurs parents ; ameli-direct.ameli.fr/, un annuaire des professionnels de santé et des établissements de soins, et http://www.hopital.fr/ sur les hôpitaux, les démarches et les droits des patients.

France-Soir - 14 juin 2011

samedi, avril 16, 2011

Alcool 90°

L'alcool acheté par les pharmaciens est exonéré de droits sur les alcools pour l'usage pharmaceutique prévue par l'article (rapporté ci-dessous) du Code Général des Impôts.
La comptabilité matières se révèle absolument nécessaire pour justifier les entrées et des sorties d'alcools exonérés afin qu'elles soient bien en rapport avec les besoins normaux de la profession.


Code général des impôts Livre premier : Assiette et liquidation de l'impôt Première Partie : Impôts d'État Titre III : Contributions indirectes et taxes diverses Chapitre 0I : Alcools, boissons alcooliques et tabacs manufacturés 4° : Exonérations Article 302 D bis Modifié par LOI n°2009-1674 du 30 décembre 2009 - art. 36 (V) II. - Sont exonérés, dans les conditions posées au I, les alcools et boissons alcooliques utilisés : ... g) A des fins médicales ou pharmaceutiques dans les hôpitaux et établissements similaires ainsi que dans les pharmacies ; ... 5° : Entrepositaire agréé Article 302 G III.-L'entrepositaire agréé tient, par entrepôt fiscal suspensif des droits d'accises, une comptabilité matières des productions, transformations, stocks et mouvements de produits mentionnés aux 1° et 2° du I, ... L'entrepositaire agréé présente ladite comptabilité matières et lesdits produits à toute réquisition.

Pharmaciens d'officine correspondants - Suivi des malades chroniques


Le décret relatif aux missions des pharmaciens d'officine correspondants a été publié le 7 avril 2011.


Ce décret définit les missions des pharmaciens d'officine dans le cadre des protocoles de coopération entre professionnels de santé prévus par l’article 51 de la loi HPST. Désormais, les patients suivant un traitement chronique peuvent désigner, dans une officine, un pharmacien correspondant. Pharmacien titulaire, pharmacien adjoint ou pharmacien gérant, avec l’accord de ce pharmacien, peuvent mettre en œuvre un protocole. Lorsque ce protocole de coopération porte sur un traitement chronique, le pharmacien d’officine correspondant peut renouveler le traitement et en ajuster la posologie. La prescription médicale rédigée dans le cadre du protocole précise, notamment, les posologies minimales et maximales et la durée totale du traitement comprenant les renouvellements. Le pharmacien d’officine correspondant tient le médecin prescripteur informé. Le Dossier Pharmaceutique (DP) devra également mentionner toutes ces adaptations. Le protocole peut prévoir que le pharmacien correspondant effectue des bilans de médication : évaluation de l’observance et de la tolérance du traitement, recensement des effets indésirables, identification des interactions avec d’autres traitements en cours, suivi du déroulement des prestations associées au traitement… Ces bilans sont transmis au médecin prescripteur. Ce décret constitue donc une nouvelle étape dans la mise en application par le pharmacien des missions ouvertes par la loi HPST. Reste à rendre ces dispositions effectives.



Sous-section préliminaire- Article 1 - section 2 du chapitre V du titre II du livre Ier de la cinquième partie du code de la santé publique. « Missions pouvant être exercées par les pharmaciens d'officine « Art.R. 5125-33-5.-I. ― En application du 7° de l'article L. 5125-1-1-A, le patient peut désigner un pharmacien d'officine correspondant, titulaire ou adjoint ou pharmacien gérant d'une pharmacie d'officine avec l'accord de ce pharmacien, pour mettre en œuvre un protocole prévu à l'article L. 4011-1. « II. ― Dans le cadre d'un protocole portant sur un traitement chronique, le pharmacien d'officine désigné comme correspondant par le patient peut, à la demande du médecin ou avec son accord, renouveler périodiquement le traitement concerné, ajuster au besoin sa posologie au vu du bilan de médication qu'il a effectué, selon un rythme et des modalités définis par le protocole. « Ce protocole détermine le nombre de renouvellements autorisés et leur durée. La durée totale de la prescription et des renouvellements ne peut excéder douze mois. « La prescription médicale rédigée dans le cadre du protocole précise les posologies minimales et maximales, la durée totale du traitement comprenant les renouvellements ainsi que la nature éventuelle des prestations à associer selon le produit prescrit. « Le protocole peut prévoir des bilans de médication à effectuer par le pharmacien. Un bilan de médication comprend l'évaluation de l'observance et de la tolérance du traitement ainsi que tous les éléments prévus avec le médecin pour le suivi du protocole. Dans ce bilan, le pharmacien recense les effets indésirables et identifie les interactions avec d'autres traitements en cours dont il a connaissance. Il s'assure du bon déroulement des prestations associées. « Le pharmacien communique le bilan ainsi effectué au médecin prescripteur. Cette transmission est à réaliser sans préjudice des dispositions de l'article R. 5121-170. « Le pharmacien mentionne le renouvellement de la prescription sur l'ordonnance. En cas d'ajustement de la posologie, le pharmacien précise sur une feuille annexée à l'ordonnance datée et signée, et comportant le timbre de la pharmacie, le nom du médicament qui donne lieu à un ajustement de la posologie ainsi que la nouvelle posologie ou le nom du produit concerné associé éventuellement à une prestation. Le pharmacien indique sur l'ordonnance la présence de la feuille annexée. « Il informe le médecin prescripteur de l'ajustement de la posologie. « Le dossier pharmaceutique du patient, mentionné à l'article R. 161-58-1 du code de la sécurité sociale, lorsqu'il existe, prend en compte tous ces éléments. »