;-) clin d'oeil en rébus aux anciens apothicaires
A la manière d'un Mémento, ce Blog rassemble pour mon usage personnel, des Informations, des Liens, des Actualités, des Rappels réglementaires et des Remarques personnelles. Mais comme cet ensemble didactique rapide peut aussi être utile à d'autres pharmaciens d'officine, je le laisse en ligne afin qu'il soit consultable. Et je remercie dès maintenant les éventuels lecteurs qui laisseront des commentaires et leurs remarques pour me permettre de faire les mises à jour nécessaires, les améliorations et les corrections souhaitables.

dimanche, décembre 16, 2012

Choco


Un essai clinique mené en Grande-Bretagne teste l'efficacité contre la toux d'une molécule contenue à haute dose dans le chocolat noir.
Le remède miracle contre la toux chronique, dont les symptômes ne disparaissent pas au bout de plusieurs semaines malgré les traitements, se cache-t-il dans le chocolat? C'est ce qu'espère le professeur Alyn Morice, spécialiste de la toux à la Cough Clinic de Hull en Grande-Bretagne. Il dirige actuellement un essai clinique avec 288 patients pour tester l'efficacité de la théobromine, une molécule que l'on trouve à haute dose dans le chocolat noir et en moindre quantité dans le thé.
«On considère souvent la toux comme un mal banal et peu grave, mais quand elle devient persistante, c'est à dire qu'elle résiste aux traitements pendant plus de deux semaines, elle peut devenir un véritable handicap, assure le Pr Alyn Morice. Certaines personnes ont des crises qui les font tousser plus de 100 fois par heure, ce qui rend impossible toute vie sociale, comme aller au cinéma ou au théâtre et entraîne des troubles très gênants comme l'incontinence.» À des niveaux de gravité variables, la toux chronique affecte près d'une personne sur dix, ce qui en fait une problème très répandu.

Des essais prometteurs

En temps normal, la toux est une réaction utile qui sert à dégager les voies aériennes et évite notamment que des objets étrangers ne viennent tomber dans les bronches. Mais certaines personnes développent une hypersensibilité de la trachée qui, à la moindre agression extérieure, comme de la fumée, des poussières ou même un parfum, peut entraîner des quintes de toux parfois très violentes. «Pour un tiers de ces personnes hypersensibles, nous avons un traitement à base de morphine qui donne de bons résultats, mais cela ne marche pas pour tout le monde», précise Alyn Morice.
La théobromine agit en inhibant l'activité du nerf vague, ce qui réduit sensiblement l'occurrence du réflexe qui provoque la toux. Les premiers essais sont vraiment prometteurs, et si l'essai clinique en cours jusqu'à la fin de l'année 2013 confirme l'efficacité du produit sa commercialisation par le laboratoire britannique Seek pourrait être ensuite très rapides. Des traitements antitussifs à base de théobromine sont déjà autorisés à la vente en Corée-du-Sud.
En attendant, en cas de toux aiguë, le Pr Alyn Morice est critique contre l'efficacité des traitements courants. «La plupart des médicaments contre la toux vendus sans ordonnance ne font pas mieux qu'un placebo, même s'il ne faut pas sous-estimer l'effet placebo, qui est assez important contre le phénomène», précise le spécialiste. Pour la plupart des sirops, l'efficacité vient de leur action physique qui leur permet de tapisser la gorge, plutôt que de leur composition chimique.
Bienfaits du chocolat

samedi, décembre 15, 2012

Pique et porc-épic


Source : Publication du 15/12/2012 J.I.M. Aurélie Haroche - Des découvertes épiques
Paris, samedi 15 décembre 2012 – Une épine de porc-épic d’Amérique du Nord, l’Erethizon dorsatum, n’est pas qu’une simple aiguille. L’observation au microscope optique d’une d’entre elles permet de révéler une structure dentelée, créée par la présence de nombreux petits piquants. Au total, les quatre derniers millimètres de chacune des aiguilles dressées sur la carcasse d’un porc épic américain comportent 700 à 800 picots minuscules. Cette particularité n’est pas sans impact sur la pénétration de l’aiguille. C’est ce qu’ont constaté des chercheurs de la Harvard Medical School à Boston qui publient leurs résultats dans les Proceedings of the National Academy of Science (PNAS).

Pénétration sans douleur, retrait au forceps

En comparant la pénétration des aiguilles du porc-épic d’Amérique du Nord avec celle des piquants d’un porc-épic africain ou d’une seringue médicale, ces chercheurs ont constaté que les premières glissaient bien plus facilement sous la peau que les autres. Soixante à soixante-dix pour cent de force en moins a en effet été nécessaire pour transpercer les échantillons de peau de cochon utilisés pour l’expérience avec des aiguilles de porc-épic américain (par rapport à celles de son « homologue » africain). Par ailleurs, l’énergie nécessaire pour faire pénétrer une aiguille médicale était deux fois plus importante que celle déployée avec une aiguille de porc-épic américain. Facile à insérer, donc, cette dernière n’en est pas moins fortement résistante. Non contents de permettre une pénétration rapide (et sans douleur), les centaines de piquants microscopiques fonctionnent en effet une fois à l’intérieur de la peau comme des petits « hameçons » décrit Futura Sciences.

Des pansements et des seringues s’inspirant du porc-épic ?

Pour les auteurs de l’étude, ces constatations ne devraient pas rester sans conséquences en terme d’applications médicales. Ils estiment en effet que les propriétés des aiguilles du porc-épic d’Amérique du Nord pourraient être utilisées pour mettre au point des aiguilles médicales plus efficaces… et donc moins douloureuses. Par ailleurs, des nouveaux pansements pourraient être élaborés en s’inspirant des mystères des aiguilles du porc-épic. 
Des promesses pour le moins piquantes !

Naltrexone


Une étude américaine vient de montrer que la naltrexone, utilisée dans le sevrage de l'alcool ou de l'héroïne, permet de limiter significativement la prise de poids chez les femmes qui arrêtent la cigarette.
La crainte de prendre du poids est une raison fréquemment invoquée par les «accros» au tabac pour ne pas arrêter de fumer. Surtout lorsque l'on est déjà en surpoids ou obèse comme c'est de plus en plus le cas dans les pays industrialisés.
Une équipe de chercheurs des universités de Chicago et de Yale (États-Unis) vient de montrer que la naltrexone -un inhibiteur des opioïdes utilisé contre la dépendance à l'alcool et à l'héroïne, commercialisée en France sous le nom de Revia- est capable d'aider les hommes à se sevrer du tabac et empêche les femmes de grossir lorsqu'elles abandonnent la cigarette.
Leurs résultats, publiés dans le dernier numéro de la revue Biological Psychiatry, montrent que 30 % des hommes qui ont participé à l'essai (sur un total de 700 participants des deux sexes) n'avaient pas rechuté au bout de trois mois de traitement, contre 17 % dans le groupe témoin.

«Inquiètes à l'idée de grossir»

Pour les femmes, les performances étaient les même entre les deux groupes. En revanche, celles qui avaient reçu de la naltrexone n'ont pris que 900 grammes, toujours après trois mois de traitement, contre 2,3 kilogrammes pour les patientes à qui l'on avait administré un placebo.
«Quand elles essaient d'arrêter de fumer, les femmes ont tendance à prendre plus de poids que les hommes et à être inquiètes à l'idée de grossir, explique Andrea King, de l'université de Chicago. L'ajout de naltrexone à un traitement standard de sevrage tabagique pourrait les aider à surmonter cette difficulté.»
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont combiné les données provenant des deux plus grands essais utilisant la naltrexone pour aider les personnes volontaires à cesser de fumer. Pendant 6 à 12 semaines après la date d'arrêt, les participants ont pris soit de la naltrexone, soit un placebo. Ils ont également reçu un patch de nicotine et bénéficié de conseils pour mener à bien leur sevrage au cours du premier mois.
«À ce jour, la naltrexone a donné les résultats les plus prometteurs pour limiter la prise de poids des femmes lors du sevrage tabagique, explique Andrea King. Il est possible que le blocage des opioïdes réduisent la tendance des femmes qui arrêtent de fumer à manger des aliments gras et sucrés.»
Source : Le Figaro

lundi, novembre 05, 2012

Dronabinol etc.

L'usage de cannabis à des fins thérapeutiques est autorisé dans quatorze États de U.S.A. bien que la F.D.A., l'agence américaine du médicament, ait émis des réserves et des craintes quant à son usage. En France, l'utilisation du cannabis et ses dérivés, n'est pas autorisée, il ne peut donc pas y avoir de recherche sur le cannabis thérapeutique, mais ses effets pharmacologiques sont connus et suivis dans le cadre des service s d'addictologie.
  • "À ce jour, plusieurs études internationales confirment le bénéfice de ces cannabinoïdes dans de nombreuses indications: douleurs neurologiques dans le cadre de la sclérose en plaque, stimulation de l'appétit chez les patients atteints du sida, prévention des nausées et vomissements chez des personnes touchées par un cancer, mais également spasmes et crampes musculaires, glaucome, épilepsie.
  • En outre, les addictologues envisagent son utilisation pour sevrer les patients dépendants au cannabis et pour qui l'abstinence est très douloureuse." * [à propos du dronabinol dérivé du T.H.C., substance active du cannabis].
*  source : l'article du Figaro 
En tant que praticien, il faut avouer que l'on est vraiment démuni pour aider les patients qui souhaitent ou ont besoin de se sevrer. On ne peut que constater que malgré la pénalisation actuelle, le nombre des utilisateurs en infraction de la légalité continue de croître, et bien que très réticent, il me semble donc que de façon réaliste, il serait judicieux de prendre en compte les résultats de nos voisins européens pour passer de la prohibition à un usage contrôlé qui assécherait les revenus illégaux des malfrats.

lundi, octobre 22, 2012

Pas plus de 800 g de Champignon par an

''Philippe Clowez, pharmacien à Pont-l’Evêque, mycologue de grande renommée, qui procède au recensement des espèces et variétés de morilles depuis 1986. Dans les colonnes du Courrier Picard, ce passionné de champignons estimait il y a quelques jours qu’il ne suffisait pas d’éviter les champignons « vénéneux » pour être assuré de consommer des produits sans danger pour la santé. Selon lui, des champignons poussant en France, notamment dans certaines régions, présentent des taux de césium 134 et 137 trop élevés, héritage entre autres de l’accident de Tchernobyl. « Le césium de Tchernobyl s’est enfoncé dans le sol, pas loin de la surface. Or les champignons se reproduisent sous terre par leur mycélium, qui remonte la radioactivité présente dans le terreau. Les morilles comme les pieds bleus vont être les plus touchés, car ils ont un mycélium plus profond (…). Il y aura moins d’impact pour les champignons à reproduction profonde, tels les bolets » explique-t-il. Aussi, invite-t-il plus que jamais à respecter la recommandations des autorités sanitaires : il ne faut pas dépasser une consommation de 800 grammes de champignons par personne dans l’année. Cette « règle » n’est pas uniquement destinée à éviter la contamination par des agents radioactifs. D’une manière générale, les champignons « sauvages » sont fortement exposés à la pollution atmosphérique, surtout lorsqu’ils poussent près des routes, comme les morillons, lépiotes et autres agarics."

samedi, septembre 15, 2012

Quinquina


LIMA. XVIIe siècle. Exténué par sa course, le soldat tend le sac contenant la poudre obtenue auprès des Indiens que le médecin administre aussitôt à une femme alitée. Elle n'est autre que l'épouse du vice-roi du Pérou, Luis Geronimo Cabrera, comte de Chinchon (1589-1647). Passés trois jours, n'ayant plus de fièvre, la vice-reine se lève en pleine forme, entendant faire bénéficier toute la ville de ce médicament qui ne tarde pas à être appelé « poudre de la comtesse », Quelques années plus tard, la comtesse étant décédée, son mari se retira près de Madrid où il mourut. Le bruit courut qu'il avait ramené en quantité l'écorce qu'il distribuait aux paysans de son fief pour les préserver des fièvres ... puis disparut des mémoires. Quelle que soit sa véracité, cette histoire prit consistance grâce à Linné, qui devait nommer en1742 l'arbre producteur de l'écorce Cinchona, en l'honneur de la comtesse de Chinchon. C'est donc au XVIIe siècle que l'Occident découvrit les vertus du « kinakina » (écorce des écorces) récolté par les Indiens Aymaras sur l' « arbre de la fièvre» - rien ne prouve toutefois qu'ils l'aient utilisé comme fébrifuge; de plus, le kinakina n'était probablement pas l'écorce du quinquina qui pourtant en tira son nom. Un cardinal jésuite, Juan de - Lugo, pressa alors le médecin du pape Innocent X d'étudier cette écorce. Ce dernier l'ayant jugée miraculeuse, les religieux s'attribuèrent le monopole de l'importation de ce qui devint la « poudre des Jésuites ». Toutefois, tiraillé entre partisans acharnés et détracteurs opiniâtres, le quinquina sembla sombrer dans l'oubli vers 1660 une fois constaté qu'il ne préservait pas de la peste. Mais la poudre continua une aventure clandestine. Un jeune apothicaire de l'Essex, Robert Talbor (1642-1681), se présenta en 1668 à Londres comme « pyré­tiâtre », il stigmatisa la poudre des Jésuites et proposa un autre fébrifuge qui ne tarda pas à faire sa fortune et sa notoriété (il fut nommé médecin du roi !).
En 1678, le dauphin de France étant tiré d'une mauvaise fièvre par notre pyrétiâtre, la Cour s'en­thousiasma pour sa poudre révo­lutionnaire et le quinquina devint, plus qu'Un médicament, une bois­, son à la mode. Le secret de Talbor fut levé en 1682 par le médecin du roi Nicolas de Blégny (1652- 1722) : l'Anglais administrait du quinquina en masquant son amertume par des aromates.
Personne ne sut pendant long­temps comment était fait l'arbre dans sa globalité: les Indiens re­fusaient de dévoiler leurs lieux de récolte. Il fallut attendre 1737 pour que La Condamine (1701-1774), le premier, puisse le dé­crire ; quant au botaniste Joseph de Jussieu (1704-1779), il en dis­tingua diverses espèces, mais res­ta trente-six ans en Amérique du -Sud pour mourir, fou, peu après son retour en France: son témoignage ne fut retrouvé qu'en ... 1936 !
Nicolas TOURNEUR
Source : Le moniteur des pharmacies - septembre 2012
Du quinquina à la quinine
L'écorce du quinquina, analysée en 1820 par les pharmaciens français, Pierre-Joseph Pelletier (1788-1842) et Jean Bien-Aimé Caventou (1795- 1887), livra deux alcaloïdes (on ap­prit par la suite qu'elle en contenait bien d'autres !) : la cinchonine et la quinine qui, puissamment fébri­fuge, devint un médicament essen­tiel au XIX- siècle - avec la morphine. Leur technique permit de comparer la qualité des divers quinquinas. Il fallut toutefois attendre 1865 pour qu'un commerçant anglais, Charles Ledger (1818-1905), obtienne d'un Indien bolivien, Manuel lncra Ma­mani, quelques kilos de graines du meilleur : g. Cinchona calisaya. L’indien fut mis à mort par ses proches pour avoir trahi leur secret. Quant aux graines, elles constituèrent la base des plantations hollandaises de Java, Source de quinine jusqu'à leur destruction par l'armée nippone pendant la Seconde Guerre mon­diale. Les antipaludiques de syn­thèse, notamment la chloroquine, prirent alors la relève et ouvrirent une autre histoire. 

Alerte médiatique

http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120912.OBS2062/infographie-la-liste-noire-des-58-medicaments-dangereux.html#xtor=EPR-3-[Actu17h]-20120915
les règlements de compte continuent ... 
trop d'alerte peut devenir aussi dangereux que pas assez !

jeudi, septembre 13, 2012

carboxy--tetrahydrocannabinol


Un conducteur fumeur de cannabis relaxé en justice

Nouvel Observateur, jeudi 13 septembre, www.tempsreel.nouvelobs.com
Un homme, poursuivi pour conduite sous l'emprise de cannabis, vient d'être relaxé par la cour d'appel d'Angers. ... Les juges ont relaxé l'automobiliste au motif qu'il n'était plus sous l'effet de la drogue lors du contrôle routier. En effet, son analyse de sang a permis de retrouver la trace du métabolite non-psychoactif du cannabis (THC-COOH), mais pas celle du principe actif du produit (THC). En se basant sur les avis de professeurs de l'Inserm et de plusieurs médecins chercheurs, les avocats ont démontré que ce principe passif n'avait aucun effet sur l'aptitude à la conduite et sur le comportement au volant. Le métabolite THC-COOH reste dans le sang pendant 24 à 48 heures après la consommation de cannabis, alors que le principe actif ne perdure qu'entre six et douze heures après. ...

Curcumine


Le curcuma, un antiviral puissant
C'est une « découverte » qui passionne tant les Américains qu'elle a été reprise par plusieurs media grand public et de nombreux sites spécialisés dans la communication médicale : la curcumine (issue du curcuma) empêche le virus de la fièvre de la vallée du Rift de se multiplier dans un modèle cellulaire expérimental. Suit la description des mécanismes en jeu, tels que décryptés par les auteurs du G. Mason University, USA : la curcumine développerait son effet inhibiteur en interférant avec les mécanismes de phosphorylation IKK.beta2 de la protéine virale NSs, avec altération du cycle cellulaire normal. Un phénomène qui a pu être retrouvé aussi avec la souche virale ZH501, hautement virulente ; enfin, nec plus ultra, la curcumine « down- régulerait » la réplication virale dans le foie de souris expérimentalement infectées. CQFD.
La curcumine, donc, douée d'une efficacité antivirale remarquable ? A. Narayanan, première auteure de l'article, est d'origine indienne et à ce titre élevée au curcuma, ce qui a certainement été une grande motivation pour elle. Son remarquable travail, cependant, confirme encore une fois que le curcuma, épice ancestrale majeure de la médecine ayurvédique, pourrait être douée d'activités anti infectieuses -en l'occurrence antivirales- remarquables. Une recherche bibliographique rapide semble confirmer le fait, avec pour l'exemple deux publications particulièrement contributives. La première, réalisée par D-Y Chen et al., de Taiwan (Food Chemistry, 119 ; 1346-51), démontrait en 2010 qu'un traitement à la curcumine 30 µM réduisait de 90 % la production de virus grippaux d'une culture cellulaire, les auteurs évoquant en outre un effet direct de la curcumine sur l'infectiosité de particules virales H1N1 ou H6N1. La seconde, la même année (Zandi K et al, Nat Prod Commun), comparait l'activité de plusieurs produits naturels sur des cellules Vero infectées au virus herpes simplex HSV-1, et montrait que les meilleurs effets étaient obtenus par la curcumine et ses dérivés...
Nombreux sont les Indiens qui soignent, depuis longtemps, leurs maux de gorge et autres syndromes grippaux en absorbant leur dose quotidienne de curcuma. La science semble aujourd'hui leur donner raison, et les dérivés du curcuma promis à un bel avenir. A. Narayanan souhaite poursuivre ses recherches avec d'autres virus, Bunyavirus, alphavirus (encéphalite équine) et même retrovirus (dont le VIH). On attendra les résultats de ses travaux avec intérêt.
Narayanan A et coll. : Curcumin inhibits Rift valley fever virus replication in human cells. J Biol Chem., 2012 ; publication avancée en ligne le 30 juillet
Source : 

jeudi, août 30, 2012

Stablon

L'antidépresseur Stablon* (tianeptine) suivra une partie de la réglementation des stupéfiants à compter du 3 septembre. Il devra être prescrit :

  • en toutes lettres (posologie et nombre de prises) 
  • sur une ordonnance sécurisée 
  • pour une durée maximale de 28 jours. 
  • Le chevauchement d'ordonnances est interdit sauf mention expresse du prescripteur. 
  • Une copie de l'ordonnance doit être conservée trois ans à l'officine. 
  • Mais aucun délai de carence ne lui est imposé.

mardi, juillet 03, 2012

Régime

Il y a une philosophie des régimes. On lit de plus en plus de choses intelligentes à ce propos.
Source :  Le Figaro - Delphine Chayet, damien Mascret - le 02/07/2012

L'effet boomerang des régimes

La reprise de poids la plus forte se produirait avec les régimes pauvres en graisses.
Pourquoi reprend-on du poids après un régime? Les habitués des cures amaigrissantes connaissent trop bien le fameux effet yo-yo ou boomerang, qui les voit reprendre leurs kilos perdus -et même plus- dans les mois qui suivent l'arrêt du régime. On attribue souvent cette reprise de poids à un manque de motivation ou de volonté. Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association du 27 juin pointe une autre explication.
«La perte de poids entraîne des adaptations biologiques, notamment une diminution de la dépense énergétique de base et une augmentation de la faim, qui conduisent à une reprise de poids après le régime», indiquent les chercheurs de l'hôpital pour enfants de Boston.
La dépense énergétique de base correspond à la quantité de calories que brûle le corps pour assurer son fonctionnement de routine. Que se passe-t-il en cas de régime restrictif en calories? Dans un premier temps, l'organisme compense les privations en se mettant au ralenti. Problème, l'organisme va garder ce fonctionnement énergétique à l'économie lorsque le régime sera terminé et que l'on reprend une alimentation normale. Le corps s'est habitué à ne pas dépenser beaucoup d'énergie et le stockage des calories «en trop» va être plus important qu'avant la diète. L'effet de «stockage rebond» est variable selon les régimes. Pour le quantifier, les chercheurs américains ont soumis 21 jeunes adultes en excès de poids à trois types de régimes: pauvre en graisses (sans frites ni fromages, par exemple), très pauvre en sucres (y compris pâtes et pain qui contiennent des glucides) et régime à index glycémique bas, c'est-à-dire privilégiant les glucides qui ne font pas trop monter le taux de sucres dans le sang: lentilles cuites à l'eau, haricots blancs, boulgour, par exemple.
Au cours du régime, le corps humain ne s'adapte pas de la même façon aux différents régimes imposés. Raisonner uniquement en terme de calories s'avère trop simpliste: «Une calorie ne vaut pas une autre calorie», insistent les chercheurs. Selon qu'elle vient des sucres ou des graisses, le corps s'adapte différemment à cet apport et les conséquences à long terme ne sont pas les mêmes.
Pour les auteurs de l'étude, le régime pauvre en graisses est celui qui s'accompagne de l'effet boomerang le plus fort. En effet il a tellement diminué la dépense énergétique du corps au repos que celui-ci en garde l'habitude. Ainsi, même lorsque le régime est terminé et que l'alimentation n'est plus restreinte en calories, le corps continue de dépenser moins qu'avant, en moyenne environ 205 kcal de moins par jour. Malheureusement, la sensation de faim, elle, n'est pas réduite.
A contrario, le régime très pauvre en sucres est celui qui ralentit le moins la consommation énergétique de base de l'organisme: - 138 kcal/j. D'où un effet yo-yo moindre lors de la reprise d'un régime normal. Enfin, le régime privilégiant les aliments à index glycémique bas (comme leslentilles cuites à l'eau, les haricots blancs ou le boulgour) se situe entre les deux précédents: - 166 kcal/j.

Éviter les privations

Si l'étude est précieuse pour mieux comprendre l'effet boomerang des régimes, on ne peut en conclure qu'un régime très pauvre en sucre est idéal. D'ailleurs, les auteurs signalent avec ce régime des signes de stress hormonal qui peuvent «entraîner de l'adiposité, de la résistance à l'insuline et des maladies cardio-vasculaires». Peu rassurant.
«Globalement, ce sont les variations de glycémie qui sont nocives, car elles entraînent des envies de sucres et des stockages excessifs», commente le Dr Alain Scheimann, nutritionniste. «Pour maintenir la perte de poids, l'essentiel est d'éviter les privations qui conduisent inéluctablement à la frustration. Pour le reste, il faut conserver une alimentation équilibrée: limiter les sucresrapides, sans les exclure, garder les sucres lents (féculents, légumineuses), maintenir les protéines et les lipides en quantité très raisonnable.»
Cette étude ne concerne que la courte période de 4 semaines suivant la fin du régime, mais on sait que les effets d'un régime sur le métabolisme durent très longtemps. Un an après la perte de poids initiale, on peut encore observer des modifications des taux d'hormones impliquées dans la sensation de faim.

lundi, juillet 02, 2012

Source : ANSM
« La Pharmacopée est le recueil à caractère réglementaire des matières premières autorisées à entrer dans la composition des médicaments. La pharmacopée comporte notamment les critères de pureté des matières premières ou des préparations ainsi que les méthodes d'analyses permettant d’assurer leur contrôle. Cet outil de référence à l’usage des professionnels de santé, est pour la 1ère fois accessible en ligne.
La Pharmacopée française 11ème édition est entrée en vigueur le 1er Juillet 2012 et se substitue à une édition qui était en application depuis le 1er janvier 1983. Il s’agit d’un outil de référence à l’usage des professionnels de santé (utilisateurs de matières premières pharmaceutiques, laboratoires (publics ou privés) chargés des contrôles de qualité, services d'enregistrement des médicaments, officines….).
Des textes en ligne sur Internet et accessibles gratuitement
La pharmacopée 11ème édition est accessible gratuitement sur le site de l’ANSM . La publication sous forme papier a été abandonnée, ce qui permet une mise à disposition plus rapide des textes et garantit une accessibilité plus importante.
Elle comprend des textes et des monographies français (730 textes) qui ne sont pas publiés dans la Pharmacopée européenne. En France, ces deux Pharmacopées sont réglementairement d’application obligatoire, la Pharmacopée comprenant les textes de la Pharmacopée européenne et ceux de la Pharmacopée française.
Une présentation identique à celle de la Pharmacopée européenne
L’organisation des chapitres suit dorénavant celui de la Pharmacopée européenne et les monographies de substances sont regroupées selon leur origine (origine végétale, origine chimique…), ce qui permet de visualiser le contenu de la Pharmacopée par thématiques.
Un index récapitulant tous les textes de la Pharmacopée française est intégré à l’ouvrage. Il permet aux utilisateurs de vérifier rapidement si une monographie est présente ou non dans cette Pharmacopée.
Les textes dont la date de publication est postérieure à 2000 ont été convertis dans le style rédactionnel de la Pharmacopée européenne sans que cela n’affecte leur contenu technique. Cette conversion est en cours pour les textes antérieurs à 2000.
Des ajouts, des modifications et des suppressions de monographies
53 monographies devenues obsolètes ont été supprimées, 25 nouvelles monographies ont été introduites et 21 monographies ont été révisées. 
Ces monographies ont toutes fait l’objet d’une enquête publique entre 2009 et 2012. 
Parmi les nouvelles monographies, figurent notamment des formules à destination pédiatrique du Formulaire national (gélules de chlorhydrate d’amiodarone (10 mg à 200 mg), Potion gommeuse…), la monographie cadre sur les moisissures pour produits allergènes, des substances d’origine végétale (dont l’huile essentielle d’hysope et la monographie cadre sur les huiles essentielles médicinales) et des monographies de souches homéopathiques. 
Les monographies sur les produits d’origine végétale (114 monographies) et sur les souches pour préparations homéopathiques (318 textes en français, parmi lesquels 132 sont traduits en anglais) constituent une grande part de la Pharmacopée française. »
ex : http://ansm.sante.fr/ANSM-media/Publications/Pharmacopee-francaise-Substances-d-origine-vegetale 

jeudi, juin 14, 2012

Plantes et préparations

Ne peuvent plus être prescrits, ni délivrés, ni entrer dans la composition d’une préparation :

  • la plante g. Garcinia cambodgia  le Mangoustan (1)
  • le fruit vert de g.. Citrus aurantium L. ssp aurantium ou amara (2)

Les préparations à base de la plante g. Hoodia gordonii (3)sont interdites.
 
(1)                                         (2)
(3)
>°<

mardi, mai 15, 2012

Avatars chinois

Source : Harold Thibault © Le Monde
16.05.2012
En Chine, la qualité des médicaments pâtit de la baisse imposée de leurs prix. La politique d'accès pour tous aux soins de base se heurte au désengagement financier de l'Etat.
Les efforts du gouvernement chinois visant à rendre universel l'accès aux médicaments les plus essentiels pèsent sur la qualité des produits pharmaceutiques. Pékin a publié, en 2009, une liste de 307 médicaments devant être disponibles pour l'ensemble de la population. Ils sont vendus à prix cassés dans tous les hôpitaux du pays. Mais ces médicaments sont achetés par les autorités provinciales selon un processus d'enchères " au moins onéreux " qui pousse l'industrie à tailler dans ses coûts de production. Au détriment du facteur qualitatif, comme l'a reconnu en février le ministre de la santé qui déclarait : " Le prix n'est plus le problème central, c'est la qualité. " La critique de ce système restait théorique, jusqu'à un nouveau scandale, qui une fois de plus a mis en lumière les limites des contrôles sanitaires chinois. La télévision étatique CCTV révélait, le 15 avril, que treize types de gélules couramment prescrites avaient été produites, dans la province côtière du Zhejiang, à base d'une gélatine contenant une quantité de chrome supérieure aux niveaux admis. La police chinoise a annoncé, après la diffusion de ce reportage, avoir confisqué 77 millions de gélules, fait fermer 80 lignes de production illégales et arrêté neuf suspects. L'enquête n'a pas empêché que soit retrouvé un stock de gélules jetées dans un caniveau à Zhengzhou, une ville du centre, où 300 mètres d'égouts ont été pollués. Ce qui laisse penser que le problème pourrait être plus étendu et moins sous contrôle qu'annoncé. Dans le même temps, un employé de Xueyang, une fabrique de gélatines industrielles, a été arrêté dans une troisième province, le Hebei, pour avoir mis le feu à l'usine afin de détruire des preuves sur ordre d'un proche du patron, selon l'agence de presse étatique Xinhua. L'affaire devrait pousser le gouvernement à évaluer les lacunes du système. En février, le ministre de la santé, Chen Zhu, a promis d'élargir sous peu à 800 produits, allant jusqu'aux traitements contre la leucémie, la liste des médicaments accessibles pour tous. Plus de trois décennies de réformes économiques ont vu les prix des traitements grimper en flèche pour les patients chinois. Et le désengagement de l'Etat contraint les hôpitaux à se financer sur la vente des médicaments. Si bien que le coût de la santé est devenu une source de mécontentement populaire. Pour y remédier, Pékin promet un accès universel aux soins de base aux plus de 1,3 milliard de citoyens que compte le pays. Le premier ministre, Wen Jiabao, a annoncé, début mars, que la couverture santé de base, qui concerne 832 millions de personnes, sera élargie en 2012 à 240 yuans (29 euros) par habitant et par an, contre 200 yuans (24 euros) en 2011. La pharmacopée des 307 médicaments indispensables participe de cette promesse de soins pour tous. Ils traitent les maux les plus répandus - des simples rhume ou fièvre jusqu'au diabète - et doivent être disponibles dans les grands hôpitaux provinciaux comme dans les dispensaires de quartier, avec interdiction pour ceux-ci de s'octroyer une marge. L'essentiel de leur coût est pris en charge par l'Etat. Avant même qu'il soit étendu, l'industrie pharmaceutique est mécontente de ce système. Car pour pouvoir se procurer les médicaments sans grever leurs budgets, les provinces rognent sur les coûts d'achat. Les autorités provinciales achètent elles-mêmes les produits avant de redistribuer aux hôpitaux et sélectionnent leurs fournisseurs par des appels d'offres au moins exigeant sur le prix. " Le nombre de personnes couvertes s'étend rapidement... tout comme le fardeau qui pèse sur le gouvernement ", constate Mandy Chui, analyste à la société d'études et de conseil, IMS Health. De fait, les prix des 307 médicaments ont chuté de 30 % à 35 % depuis la publication de leur liste, selon le gouvernement. Une province rurale, l'Anhui, s'est même vantée d'avoir réduit le coût de certaines molécules de 90 % grâce à un système d'appels d'offres mettant les producteurs à genoux. En retour, Liu Gexin, patron de Kelun, un groupe pharmaceutique chinois, s'est plaint de prix d'achat publics inférieurs aux coûts additionnés des matières premières et de l'emballage. Et de citer l'exemple du Fufang Danshen, un remède de médecine traditionnelle contre les angines que les autorités de la province de l'Anhui achètent 0,95 yuan (0,11 euro) alors que le prix de marché, au niveau national, est de 5,6 yuans (0,66 euro). Selon Jason Mann, analyste à la banque Barclays, les producteurs chinois de médicaments ont été contraints de réduire leurs marges de 40 % depuis 2009. Beaucoup estiment qu'une sélection focalisée d'abord sur le coût écarte les grands fabricants chinois et les multinationales, au détriment de la qualité qu'ils incarnent dans un pays connu pour les problèmes de contrefaçon, y compris dans ce secteur. " Est-ce que les soins de base seront un marché où les multinationales pourront être compétitives, avec des produits de qualité ? ", s'interroge Michel Vounatsos, président des laboratoires Merck en Chine. Ces interrogations sur la qualité pourraient inciter Pékin à revoir sa copie avant d'élargir ce système. " Un médicament, dit Mandy Chui, a toujours un coût, qu'il n'est pas possible de baisser en deçà d'une limite. " 

jeudi, mai 03, 2012

ANSM

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) succède à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) depuis le 1er mai (J.O. du 29 avril 2012). 

mardi, avril 17, 2012

La phytothérapie, « naturelle », mais parfois hépatotoxique !

La phytothérapie, « naturelle », mais parfois hépatotoxique !


Au moment de sa parution, la directive 2004/24/EC du Parlement européen n’était pas passée inaperçue. Certains agitaient alors le spectre de l’interdiction totale de la vente de plantes médicinales en Europe, provoquant un vent de contestation parmi les adeptes de ce type de médecine. Il ne s’agissait pourtant que de jeter les bases d’une régulation pour l’utilisation des produits de phytothérapie, et notamment de contrôler les allégations de santé sur l’emballage de ces produits.

De plus en plus de patients ont en effet recours à ces thérapies « alternatives » et l’accès à toutes sortes de ces préparations via internet en a facilité la diffusion. Plusieurs études réalisées aux Etats-Unis et en Europe font état d’une utilisation croissante des plantes au cours des dernières années, y compris pour les enfants et les femmes enceintes. L’idée selon laquelle « les plantes, c’est naturel » et que « cela ne peut pas faire de mal » est encore largement répandue. Et cela contre toute évidence, comme le rappelle encore une étude réalisée en Italie et qui fait la synthèse des données recueillies concernant précisément l’hépatotoxicité des spécialités à base de plantes les plus souvent utilisées, dans les domaines les plus courants que sont la recherche du « bien-être », les troubles gastro-intestinaux, les troubles de la ménopause et la perte de poids.

Le thé vert, par exemple, réputé pour ses multiples bienfaits et consommé partout dans le monde, est pourtant suspecté d’être à l’origine de 58 cas d’hépatotoxicité. Dans la plupart des cas, les patients prenaient des « compléments alimentaires » sous forme de comprimés ou capsules contenant de fortes doses de gallate d’épigallocatéchine, anti-oxydant majeur contenu dans le thé vert. Notons toutefois qu’aucun problème n’a été rapporté à des doses moyennes ou modérées de ce composant, telles que contenues dans les infusions.

La valériane, l’herbe de St Jean, la plante médicinale chinoise Jin Bu Huan, commercialisées pour leurs effets anti-dépresseurs ou sédatifs, sont elles aussi à l’origine de signalements de cas d’hépatite aiguës ou chroniques. Mais ce sont les produits « recommandés » pour la perte de poids qui ont sans doute la diffusion la plus grande et sont à l’origine d’observations les plus documentées. L’hydroxycut, l’Ephedra ssp. (Ma Huang), l‘acide usnique, le Teucrium chamaedrys ou Germandrée petit chêne, interdit en France depuis 1992, justifient en attention particulière, l’incidence croissante des problèmes de surpoids et d’obésité risquant d’en augmenter la consommation partout dans le monde.

Ce n’est pas toujours la plante elle-même qui est hépatotoxique, comme l’illustre une observation dont a fait récemment l’objet le Ginseng, l’un des produits les plus répandus. Le patient, atteint de leucémie chronique, était aussi traité par imatinib. Si le Ginseng n’est pas lui-même hépatotoxique, il est connu pour inhiber le CYP3A4, le principal enzyme impliqué dans le métabolisme de l’imatinib.

Mais la phyto-vigilance se heurte à de nombreux problèmes, dont le moindre n’est pas la difficulté d’identifier précisément la composition des produits commercialisés. Il y a fort à parier qu’elle doit faire face aussi à un problème de sous-déclaration, tant il est parfois difficile pour le praticien de faire le lien entre un effet secondaire et la prise par le patient de produits dont il ne se souvient pas toujours ou qu’il ne souhaite pas mentionner.

Les auteurs terminent en appelant de leurs vœux la réalisation d’essais rigoureux selon les principes de l’evidence-based medicine, seuls capables d’ôter à la médecine par les plantes son statut de thérapie à la mode mais potentiellement dangereuse, et d’arrêter ce qu’ils estiment être une « épidémie silencieuse ».



Dr Roseline Péluchon


Licata A. et coll. : Herbal hepatotoxicity: a hidden epidemic.
Intern Emerg Med., 2012 ; publication avancée en ligne le 4 avril. DOI 10.1007/s11739-012-0777-x




jeudi, avril 12, 2012

Pharmacovigilance

Le 12 avril, les pharmaciens inscrits à l'Ordre pourront accéder au nouveau site ordinal consacré à la pharmacovigilance : www.pharmavigilance.fr. Ce site permet de télécharger l'ensemble des formulaires de déclarations d'effets indésirables ou d'incidents pour les médicaments, dispositifs médicaux, produits de santé ou de cosmétologie. Il détaille les formulaires afin de bien les remplir et indique les coordonnées des organismes qui doivent les recueillir. Les listes des médicaments sous surveillance renforcée ou sous plan de gestion des risques sont également disponibles.
A lire dans Le Moniteur des pharmacies du 14 avril 2012

jeudi, mars 29, 2012

Plantes & Législation



Evolution de la législation sur les plantes 
Source : Jean-Jacques ERBSTEIN - 28/03/2012
Introduction :
Il faut distinguer les plantes médicinales en l’état ou en poudre, celles entrant dans des médicaments et celles, médicinales ou alimentaires, intégrables dans des compléments alimentaires. La législation appliquée sera différente et évolue avec les besoins d’harmonisation européenne. 
Les plantes médicinales et les huiles essentielles en officine : 
La Pharmacopée Française, Xème édition, liste les plantes médicinales. La dernière version, entièrement révisée en 2005 puis complétée en 2010, compte 339 plantes classées dans la liste A des "Plantes médicinales utilisées traditionnellement" et 116 dans la Liste B pour celles " dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu". S’y ajoute une monographie révisée sur les tisanes. 
La Pharmacopée européenne (7ème édition) comprend pour l’instant (au 20/01/2012) 202 monographies de plantes médicinales. Comme le précise le code de la santé publique, les plantes ou parties de plantes médicinales en l’état, en poudre ou sous forme d’extraits secs font partie du monopole pharmaceutique. Par dérogation, une liste autorise la vente de certaines de ces drogues végétales dans tout commerce, sans restriction concernant leur mélange. La dernière liste d’aout 2008 comprend 148 plantes (34 dans la liste de 1979). 
Etonnamment, la modification de la définition de la préparation officinale, intervenue en février 2007 a conduit l’inspection de la pharmacie à ne plus reconnaitre aux pharmaciens le droit de préparer des mélanges de plantes ou d’huiles essentielles. En effet, ces mélanges ne sont inscrits ni à la Pharmacopée ni au Formulaire national… Autrement dit, les mélanges sont possibles hors circuit officinal, mais pas à l’officine ! Les pharmaciens peuvent réaliser des préparations magistrales à base de plantes uniquement sur prescription, interprétée comme prescription exclusivement médicale. Toutefois la législation est en cours d’évolution, le Sénat ayant ratifié en Octobre 2011 un nouvel article (article 10 bis) sur les préparations pharmaceutiques. L’autorisation pour exécuter ces préparations ne serait à demander que pour celles pouvant présenter un risque pour la santé dont la liste sera fixée par arrêté, à condition de respecter les bonnes pratiques. 
Les Bonnes Pratiques de Préparation de décembre 2007 opposables aux pharmaciens imposent de se fournir exclusivement auprès de fournisseurs agrées comme établissement pharmaceutiques, garantissant ainsi l’identification de la plante et la qualité des matières premières. Les huiles essentielles, bien qu’exigeant certaines précautions d’emploi, sont toutes en vente libre. Seules 16 d'entre elles sont réservées aux pharmaciens pour des raisons de toxicité ou d'usage dans la préparation d'apéritif.
Les médicaments à base de plantes en pharmacie : 
Dès le début des années 1980, la France a adopté une procédure allégée pour l’AMM des médicaments à base de plantes ou/et d’huile essentielle. Cette procédure fondée sur l’usage traditionnel reconnu et l’innocuité garantie dispense de démontrer les propriétés thérapeutiques et toxicologiques. Libre circulation des médicaments oblige au niveau européen, un régime d’autorisation spécifique, dit d’enregistrement, très proche de l’AMM allégée a été élargi à l’ensemble de l’Union Européenne dans le but d’harmoniser les grandes disparités législatives. 
Les fabricants de phytomédicaments commercialisés avant avril 2007, avaient jusqu’au 30 avril 2011 pour se conformer à la directive dite THMPD pour « directive des produits traditionnels herbeux et médicinaux » de mars 2004, transposée en droit national en avril 2007. Elle exigeait la production de preuves (éléments bibliographiques ou des rapports d'experts) attestant une durée d'usage médical traditionnel de trente ans, dont au moins quinze dans un état européen. Un produit utilisé depuis moins de quinze ans pouvant toutefois être enregistré après avis. 
Cependant, un médicament traditionnel à base de plantes peut relever du régime de l'autorisation de mise sur le marché standard comme toutes spécialités industrielles ou de celui de l'enregistrement de médicament homéopathique (c’est ainsi le cas de certaines teintures-mère au statut de médicament homéopathique, remboursées à ce titre, qui relèverait plutôt de la phytothérapie).
Les plantes dans les compléments alimentaires à l’officine :
Seules certaines plantes ou parties de plantes sont autorisées dans la composition des compléments alimentaires. Il s’agit de celles possédant des propriétés nutritionnelles ou physiologiques, à l’exclusion des plantes possédant des propriétés pharmacologiques. Ici aussi, le rapprochement des législations des états européens est à l’œuvre depuis 2006. 
Ni l’étiquette, ni la publicité de ces produits ne doivent revendiquer des vertus thérapeutiques telles que le traitement ou la guérison d'une maladie humaine, des propriétés de prévention... 
A partir de 2012, toutes les allégations santé doivent faire l’objet d’une évaluation par l'EFSA (European Food Safety Authority). Pour les 1548 allégations relatives à des produits à base de plantes, dont beaucoup sont remises en cause, la manière de procéder n’étant pas encore déterminée, leur évaluation a été reportée. Une fois validées et autorisées, elles seront intégrées dans des listes positives consultables sur le site de l’EFSA. Le réseau officinal pourra les mettre à disposition des consommateurs. 
Depuis le mois de juillet 2009, il est possible de déclarer des effets indésirables dus à un complément alimentaire. Cette nutrivigilance est confiée à l’ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail. Certains mélanges de plantes présentés en infusettes se retrouvent commercialisés en tant que compléments alimentaires au sens de la directive 2002/46/CE, d’autres sont considérés comme des boissons fonctionnelles en référence au règlement n°1925/2006 CE. Paradoxalement, le marché des compléments alimentaires, qui par définition ne soignent pas, est majoritairement (70%) officinal…de nombreux compléments alimentaires à base de plantes sont requalifiés en médicaments par les Cours de cassation …

Bibliographie :
Code de la Santé Publique
. Section 9 : Médicaments soumis à enregistrement. 
. Article L4211-1 du CSP : Dispositions générales du monopole des pharmaciens 
. Article D4211-11 du CSP modifié par Décret n°2008-841 du 22 août 2008 - art. 1 Liste des plantes médicinales en vente libre. 
. Article L5121-1 modifié par Ordonnance n° 2007-613 du 26 avril 2007 
. Article L5125-1-1 et L5125-1-1-1, insertion de l’article 10 BIS précisant le Régime d'autorisation des préparations en pharmacie adopté par le Sénat le 26/10/2012 
. Décret n° 2008-436 du 6 mai 2008 relatif à l'enregistrement des médicaments homéopathiques et des médicaments traditionnels à base de plantes 
. Décret n° 2007-1221 du 3 août 2007 modifiant l'article D. 4211-13 relatif à la liste des huiles essentielles dont la vente au public est réservé aux pharmaciens 
 – Rapport commun aux Académies nationales de médecine et de pharmacie : « Réflexions et propositions relatives aux allégations de santé et aux compléments alimentaires » Jaffiol, Bourlioux, Laplace. Janvier 2011.  
Journal officiel de l’Union européenne
. Directive 2004/24/CE concerne les médicaments traditionnels à base de plantes dite aussi directive THMP (Traditional Herbal Medicine Products) modifiant la directive 2001/83/CE transposée en droit national par l’ordonnance n°2007-613 du 26 avril 2007 et le décret N°2008-436 du 6 mai 2008. 
. Directive 2002/46/CE relative au rapprochement des législations des états membres concernant les compléments alimentaires et son décret d’application 2006/352. 03.16 UVD 12 F 2742 IN - Avril 2012