;-) clin d'oeil en rébus aux anciens apothicaires
A la manière d'un Mémento, ce Blog rassemble pour mon usage personnel, des Informations, des Liens, des Actualités, des Rappels réglementaires et des Remarques personnelles. Mais comme cet ensemble didactique rapide peut aussi être utile à d'autres pharmaciens d'officine, je le laisse en ligne afin qu'il soit consultable. Et je remercie dès maintenant les éventuels lecteurs qui laisseront des commentaires et leurs remarques pour me permettre de faire les mises à jour nécessaires, les améliorations et les corrections souhaitables.

samedi, février 21, 2009

Ecstasy, un danger pour les neurones

L'ecstasy (3,4-méthylènedioxymethamphétamine, MDMA) est devenue une drogue très populaire, largement utilisée par les jeunes occidentaux. Comme pour le cannabis, outre les problèmes de dépendance et de troubles sociaux, la question d'une éventuelle neurotoxicité se pose. En effet, plusieurs travaux réalisés chez l'homme et l'animal ont suggéré que l'ecstasy pouvait avoir une activité toxique sur les neurones sérotoninergiques. Celle-ci reste difficile à prouver en raison de nombreuses limites méthodologiques comme celles liées aux caractéristiques de la population consommatrice de stupéfiants. Pour répondre à cette question, il faudrait comparer des populations de sujets consommateurs et non consommateurs tout en sachant qu'il peut exister des biais de sélection. Le problème étant d'importance, une équipe d'Amsterdam (évidemment !) a développé un programme d'évaluation très ambitieux, la Netherlands XTC Toxicity (NeXT) study.
Cent quatre vingt-huit sujets non consommateurs (âge moyen 21,7 ans) mais à risque ont été recrutés et ont reçu une indemnité de 150à150 EUR. Ils ont bénéficié d'une évaluation en imagerie anatomique et métabolique exhaustive reposant sur le [123I]b-carbomethoxy-3b-(4 -iodophenyl)tropane (CIT) SPECT qui est une scintigraphie cérébrale permettant d'évaluer la transmission sérotoninergique, la 1H-MR spectroscopie qui apprécie le fonctionnement neuronal, l'imagerie en tenseur de diffusion et la tractographie, utilisées pour évaluer l'intégrité des fibres axonales et enfin, l'imagerie de perfusion qui quantifie la perfusion des différentes régions cérébrales.
Après une période médiane de 17 mois, 59 de ces sujets avaient consommé de l'ecstasy et ont été comparés à 56 restés non consommateurs. Contrairement à l'hypothèse de départ, il n'a pas été objectivé d'impact sur la transmission sérotoninergique et le métabolisme neuronal. Par contre, les anomalies observées en imagerie de diffusion et de perfusion sont en faveur d'une atteinte de la microvascularisation cérébrale et de l'intégrité axonale. Cette étude confirme l'existence d'une certaine neurotoxicité de l'ecstasy, même à faible dose. Mais, le design de cette étude ne permet de savoir si les anomalies observées régressent à l'arrêt de la consommation.
de Win MM et coll. Sustained effects of ecstasy on the human brain: a prospective neuroimaging studyin novel users. Brain. 2008 ;131 : 2 936-45.

18/02/09(JIM)Dr Christian Geny

Aucun commentaire: