;-) clin d'oeil en rébus aux anciens apothicaires
A la manière d'un Mémento, ce Blog rassemble pour mon usage personnel, des Informations, des Liens, des Actualités, des Rappels réglementaires et des Remarques personnelles. Mais comme cet ensemble didactique rapide peut aussi être utile à d'autres pharmaciens d'officine, je le laisse en ligne afin qu'il soit consultable. Et je remercie dès maintenant les éventuels lecteurs qui laisseront des commentaires et leurs remarques pour me permettre de faire les mises à jour nécessaires, les améliorations et les corrections souhaitables.

lundi, juin 09, 2008

Phénylbutazone

Novartis renonce à vendre un anti-inflammatoire important

Près de soixante ans après sa découverte, un anti-inflammatoire, la phénylbutazone - dont le nom commercial est Butazolidine - va cesser d'être commercialisé au niveau mondial par le laboratoire Novartis. La décision choque certains rhumatologues, qui s'inquiètent pour les patients traités au long cours par ce produit utilisé surtout dans le traitement d'une maladie rhumatismale appelée spondylarthrite ankylosante. En France, 8 000 patients sont soignés par ce médicament.
La spondylarthrite débute en général entre 20 et 30 ans, le plus souvent chez l'homme, et touche la colonne vertébrale, le bassin et les membres. "Concernant 120 000 patients en France, elle provoque des douleurs au repos, surtout la nuit, et un enraidissement des articulations. Dans nombre de cas, cette maladie est responsable d'une invalidité marquée par la réduction des activités sociales, professionnelles et domestiques", précise Maxime Bréban (hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt).
A défaut de savoir guérir cette affection chronique, les médecins la traitent par des médicaments pris en continu afin de diminuer les souffrances des patients. Ils font appel soit aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), soit à des médicaments de la famille des anti-TNF alpha, mis sur le marché depuis cinq ans dans cette indication. Ces derniers sont très efficaces mais on ne dispose pas encore de recul sur leur utilisation de longue durée. Surtout, ils sont beaucoup plus onéreux. "Le traitement pour un patient pendant un an avec un anti-TNF alpha revient entre 15 000 et 30 000 euros, contre 124 euros avec la Butazolidine", souligne le professeur Bréban.
Généralement, cet AINS n'est utilisé qu'en dernier recours après échec des autres médicaments de la même classe. Dans un avis daté du 18 janvier 2006, la commission de la transparence, chargée d'évaluer l'intérêt des médicaments, estimait "important" le service médical rendu par la Butazolidine au cours de la spondylarthrite ankylosante.
STOCK RÉSIDUEL
Directeur des relations publiques de Novartis, Patrick Bonduelle explique que l'arrêt de la commercialisation de cette molécule "relève d'une décision industrielle du groupe Novartis, de la considération du rapport bénéfice/risque de ce produit et de l'existence d'alternatives thérapeutiques (autres AINS et anti-TNF alpha)". "Un nombre de plus en plus limité des prescriptions de Butazolidine à l'échelle internationale a également conforté cette décision émanant de notre maison-mère", ajoute-t-il. Il faut signaler que Novartis ne commercialise pas actuellement d'anti-TNF alpha.
La filiale française de Novartis possède "un stock résiduel très limité de Butazolidine". En accord avec l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, elle le réserve "aux seuls patients actuellement traités, dans l'attente de l'identification et de la mise en place d'une autre thérapeutique adaptée à leur situation", précise M. Bonduelle.
Le laboratoire a écrit aux 115 000 professionnels de santé pour inviter les prescripteurs à ne plus mettre de nouveaux malades sous ce traitement et a mis en place un numéro vert destiné aux pharmaciens afin de mieux gérer le stock résiduel.
Paul Benkimoun LE MONDE Article paru dans l'édition du 10.06.08

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